Les lectures bibliques de la liturgie nous invitent à prolonger la réflexion sur la vie éternelle, commencée à l’occasion de la commémoration de tous les fidèles défunts. Sur ce point, la différence est claire entre celui qui croit et celui qui ne croit pas, ou, entre celui qui espère et celui qui n’espère pas.
Saint Paul l’écrit: «Nous ne voulons pas vous laisser dans l'ignorance au sujet de ceux qui se sont endormis dans la mort; il ne faut pas que vous soyez abattus comme les autres, qui n'ont pas d'espérance».
La foi dans la mort et la résurrection de Jésus Christ marque une ligne de partage décisive. Saint Paul le rappelle encore aux chrétiens d’Éphèse qui, avant d’accueillir la Bonne Nouvelle, étaient «sans espérance et sans Dieu dans le monde».
En effet, la religion des Grecs n’était pas en mesure de faire la lumière sur le mystère de la mort, si bien qu’une inscription antique disait : «In nihil ab nihilo quam cito recidimus», ce qui signifie : «Du rien au rien, combien rapidement nous retombons». Si nous supprimons Dieu, le monde sombre dans le vide et dans l’obscurité, c'est ce qui se manifeste dans le nihilisme contemporain.
L’Évangile d’aujourd’hui est une parabole célèbre, qui parle de dix jeunes filles invitées à un festin de noces, symbole du royaume des cieux, de la vie éternelle. C’est une image de joie, par laquelle Jésus enseigne une vérité qui nous remet en question.
A l’arrivée de l’époux, cinq ont de l’huile pour leurs lampes, alors que les cinq autres restent dehors, parce que, imprudentes. Elles n’ont pas apporté d’huile. Que représente cette «huile», indispensable pour être admis au banquet nuptial?
Saint Augustin (cf. Discours 93, 4) y lisent un symbole de l’amour, qui ne peut pas être acheté, mais se reçoit comme un don, se conserve dans le cœur et se pratique par les œuvres.
L’Époux est le Seigneur, et le temps d’attente de son arrivée est le temps qu’il nous donne, à nous tous, avec miséricorde et patience, avant sa venue finale; c’est un temps de veille, un temps où nous devons garder allumées les lampes de la foi, de l’espérance et de la charité, où garder le cœur ouvert au bien et à la vérité; un temps à vivre selon Dieu.
Ce qui nous est demandé est d’être préparés à la rencontre, à une belle rencontre avec Jésus, qui signifie savoir reconnaître les signes de sa présence, garder notre foi vivante, avec la prière, avec les Sacrements, être vigilants pour ne pas nous endormir, pour ne pas oublier Dieu. Ne nous endormons pas ! La vraie sagesse est de tirer profit de la vie mortelle pour accomplir des œuvres de miséricorde, car, après la mort, ce ne sera plus possible.
À Marie, Sedes Sapientiae, demandons de nous enseigner la vraie sagesse, qui s’est faite chair en Jésus. Il est le chemin qui conduit de cette vie à Dieu, à l’Éternel. Il nous a fait connaître le visage du Père, et il nous a ainsi donné une espérance remplie d’amour. C’est pourquoi l’Église se tourne vers la Mère du Seigneur avec ces paroles : Vita, dulcedo, et spes nostra. Apprenons d’elle à vivre dans l’espérance qui ne déçoit pas.