Gospel: Mark 13:24-32
L’Évangile de cet avant-dernier dimanche de l’année liturgique propose une partie du discours de Jésus sur les événements ultimes de l’histoire humaine, orientée vers le plein accomplissement du royaume de Dieu.
C’est un discours que Jésus fit à Jérusalem, avant sa dernière Pâque. Celui-ci contient plusieurs éléments apocalyptiques, comme les guerres, les famines, les catastrophes universelles : « Le soleil s’obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumière, les étoiles se mettront à tomber du ciel et les puissances qui sont dans les cieux seront ébranlées ». Toutefois, ces éléments ne sont pas l’essentiel du message. Le noyau central autour duquel tourne le discours de Jésus est Lui-même, le mystère de sa personne et de sa mort et résurrection, et son retour à la fin des temps.
Notre objectif final est la rencontre avec le Seigneur ressuscité. Le jour viendra où je me trouverai face à face avec le Seigneur. Voilà notre objectif: cette rencontre. Nous n’attendons pas un temps ou un lieu, mais nous allons à la rencontre d’une personne: Jésus.
C’est pourquoi le problème n’est pas « quand » se produiront les signes prémonitoires des derniers temps, mais de faire en sorte d’être prêts à la rencontre. Et il ne s’agit pas davantage de savoir « comment » auront lieu ces choses, mais « comment » nous devons nous comporter, aujourd’hui, dans l’attente de celles-ci. Nous sommes appelés à vivre le présent, en construisant notre avenir avec sérénité et confiance en Dieu.
La parabole du figuier qui bourgeonne, comme signe de l’été désormais proche, dit que la perspective de la fin ne nous détourne pas de la vie présente, mais nous fait envisager nos jours dans une optique d’espérance.
C’est cette vertu si difficile à vivre: l’espérance, la plus petite des vertus, mais la plus forte. Et notre espérance a un visage : le visage du Seigneur ressuscité, qui vient « avec grande puissance et gloire » (v. 26), c’est-à-dire qui manifeste son amour crucifié, transfiguré dans la résurrection. Le triomphe de Jésus à la fin des temps sera le triomphe de la Croix, la démonstration que le sacrifice de soi-même par amour du prochain, à l’imitation du Christ, est l’unique puissance victorieuse et l’unique point fixe au milieu des bouleversements du monde.
Le Seigneur Jésus n’est pas seulement le point d’arrivée de notre pèlerinage terrestre, mais il est une présence constante dans notre vie: il est toujours à nos côtés, il nous accompagne toujours ; c’est pourquoi quand il parle de l’avenir, et qu’il nous projette vers celui-ci, c’est toujours pour nous reconduire au présent.
Il s’élève contre les faux prophètes, contre les voyants qui prévoient la fin du monde proche, et contre le fatalisme. Il est à nos côtés, il marche avec nous, il nous aime. Il veut détourner ses disciples de chaque époque de la curiosité pour les dates, les prévisions, les horoscopes, et il concentre notre attention sur l’aujourd’hui de l’histoire. Cette présence de Jésus nous appelle à l’attente et à la vigilance, qui excluent aussi bien l’impatience que l’assoupissement, aussi bien les fuites en avant que le fait de rester emprisonnés dans l’époque actuelle et dans le monde. Il faut seulement le regarder et il change notre cœur.
Que la Vierge Marie nous aide à avoir confiance en Jésus, le solide fondement de notre vie, et à persévérer avec joie dans son amour.